lundi 4 janvier 2010

China

Des tulipes grimpent sur le bosquet
Au levé du jour qui se met à tes pieds
J'ai demandé au vent et à l'oiseau
De chanter pour toi en duo
J'ai prié l'écureuil et le renard
De veiller sur toi dans la forêt le soir
Je dirai aussi aux chiens abandonnés
Lorsqu'ils te verront de bien te traiter
Dans ce parc que tu connais où le dimanche jouent les enfants
Je planterai une rose à laquelle je donnerai ton nom
Elle sera parmi les fleurs du parc la fleur d'exception
Plus rayonnante que les magnolias roses blancs
J'arroserai la rose avec des larmes d'amour amères
Et mon cœur bien plus sec encore que l'écorce des chênes
Qui en l'été pourtant laisse entrevoir des gros cratères
Se sentira inutile dans ce parc de la bêtise urbaine.
Si par chance je croise un héron ou une hérissonne
Je leur conterai combien pour moi tu fus bonne
Si j'aperçois des carpes dans l'étang artificiel
J'insisterai pour qu'elles me donnent des nouvelles

De toi ma lionne.

Exercice de théâtre : le monde des couleurs

Au monde des couleurs...

De la création marron
De la nébuleuse violette
Les gens vivent sous un ciel vert
Abrité par un soleil rouge
Baigné de gris/ de noir et de blanc
Ils portent des parapluies jaunes
Des combinaisons oranges
Et ces gens parlent en bleu
Quand ils parlent à leurs roses
De leurs natures noires

Consigne: reprendre le texte deux fois en remplaçant à chaque fois l'ordre des couleurs de fin de phrase afin d'obtenir des tonalités différentes, justifier. (4 points)

Au jour des vérités

Dans notre insignifiance tant réprouvée,
L’idiotisme moral ne peut que convaincre
Qu’une vie passable est une lutte où vaincre
Les ombres pathétiques et l’hypocrisie encensée
Des bêtises d'angoisses et de désirs insensées
Demeure et conditionne pour chacun l’unique loi.
A la lumière d’hiver notre été invincible
Vomit l’immobilisme du promettre.

Mars voulant conquérir Vénus, qui elle aimait
Aussi la terre, ne sachant que faire, vint la guerre.
De cheveux doux comme un nid
Naissent les orages impavides qui réveillent
L’appétit gourmand d’un duel agité.
Pour être soi-même chacun recherche un prisme
Alors que la lumière vient de l'intérieur
Nous sommes tous des Sisyphe !

Parce que les fantasmes fige le temps de façon illusoire
Tant nos âmes furent la règle, l’équerre et la compas
Amèrement nos cœurs, frères du même bateau
Se cristallisent peu à peu comme dans du sel.

Sur l’échiquier pris dans un mouvement, le pion
Servant un autre lui-même sous l’ordre au dessus
Sans identité, un jour lisse, l’autre bossu
De son pays tourmente la terre, satellite
Sans amour préventif pour un corps monolithe
Le regard d’un enfant ruisselant de larmes et de faim
Appartient à un autre univers d'information et de divertissement.
Sous se tonnerre qui se déchaînes le pion vide son verre
Et se cache dans la nuit à la source de la condition réprouvé

Honfleur

Dans le vieux bassin les bateaux flottent et s’entrechoquent
La capitainerie procède au chargement des vaisseaux
Les marins prient sous l’église au toit de coque
Eugène s’extasie d’un carde si beau

Sur les bancs gris face au vaste océan
Attendent la femme et l’enfant dans la langueur
Hors de l’espace ; hors du monde, hors du temps.
Sans espoir la mère feinte l’intuition pour la candeur

Ton père est un bon matelot, vif et expérimenté !
Il a traversé de nombreuses tempêtes sans boire d’eau salé !
Il connaît la lueur du phare doré d’Honfleur !

Alors sur le sable apparaît le mari déposé par l’écume
Le flot a volé l’anneau qu’il portait pour toute fortune.
Et l'écume l'entour tel une couronne de fleurs.

Le rêveur

L’écharpe aux vents, les cheveux à l’air
Sous un nuage s’imbibent de pluie
Fin de nuit à l’aube ou crépuscule en fin d’après-midi
Les étoiles s’y attachent, il bise la nuit
Il informe que chaque être est un mystère
Et que manque le temps sur cette terre
Pour en découvrir le soupçon.

D’une rue bordée par un parc,
Un papillon débarque.
Quelques cocons s’agitent dans sa poche
Il parle aux étoiles, à la pluie et au soleil.

Jean Amoureux

Jean, merci pour tout ce que tu m'as appris
Le chant, l'amour, l'abandon, le partage
Merci pour ton inspiration, pour ta joie
Merci pour ta magnanimité, pour ton authenticité.
Compagnon de notre devenir, de nos songes
Demain qui en quelques sortes demeure tien
Entre entre nos doutes et nos choix
Nous continuerons de tâcher d’être digne de te célébrer.
Tu es le gardien d'un unisson plus fort que nos mots
D'une beauté que l'on croyait inaccessible
Et qui par notre chant nuancé indéfectible
Nous donne une idée de ce qu'est être un grand homme.
S'il existe un seul dieu pour les hommes de cette terre misérable
Tu en es le bras ou la cuisse.

Bâtisseur de lumière

Serrez fort ce cadeau léger et fuyant
Les terres exaltent la mélodie des vents.
En cercle dansant d’un pas toujours égal
Les borgnes que la perspective décale
D’un pas perdu mais rythmant leur cadence
Dans un parfait accord oublient leur manque, leur absence.
Dans le déséquilibre d’une situation
Du côté de l’appel du côté de la contorsion
La terre quittant son sommeil, jaillie de la veille,
Noir et vermeil, parfois émerveille.

Cette terre magnifique que l'on devrait choyer avec de simples râteaux.

Comme le renvoi d’un sourire,
Le monde se déplace et devient nuée de questions sans réponses
Il faut donc bien croire quand même

Tel Atlas nous porterons le monde sur notre dos.
Comme des héros sans fardeau
Parce que la vie donne plus que tout
Prêt à chaque moment à tout lui donner
Personne ne restera à terre
Lorsque nous construirons ensemble
Notre merveilleux monde de lumière.

À ce que la vie donne d'insoupçonné

Te voici dans la comédie enfant de profile
Chacun y lit son avenir sur son fil
Entrelacé et irrésistiblement attiré par la rencontre
Tu détaches péniblement l’encre de sa tâche
Retrouvant le papier blanc pour naître à reculons

La petite et la grande aiguille trottent et nous sommes salement à pied
Marchant pour se découvrir.
Le temps voile et dévoile les farandoles d'étoiles
Qui se frayent dans les ages un passage
Parfois une toute nouvelle lumière rend la vie plus supportable, abordable.
Des anges dansent un tango, vivement innocents et coupables
Se croyant visionnaires au crépuscule embryonnaire.