mardi 2 février 2010

L’ordination

mercredi 18 août 2004
Place St Sulpice, Paris 2ème arrondissement

L’ordination


Préoccupé par je ne sais quelle idée morte
Archaïque, sillonnant un parterre ciselé
Réceptionnant d’un œil les regards atterrés
Impérieux, l’ordonné dévisage la cohorte.
Son rassemblement, peu enthousiaste, circonspect

Couvre à genoux la place entière ; s’allonge, s’endore
Occultant l’évènement, tous ronflent ! Quel irrespect !
Rage intérieurement le consacré qui sort
Précautionneusement et avance sa main droite
Silencieux, pour absoudre, du mieux possible, la gente

Affligée, désargentée, saumâtre, grise, démente

Coagulée, grouillante ; ignorant qu’elle miroite
Occulte, profane, pour survivre non le pardon
Enlacée, pullulante, mais de l’eau et du pain !
Uni sinon pour mourir pour vaincre la faim
Résignée la foule abattit le carillon.

Qui es-tu demain ?

Où serons-nous portés par demain ?

Difficile à dire

Où serons-nous portés par demain ?

Sur terre
Souvenirs, imaginaires
Le hasard faisant certaines choses
On n’oubliera pas de si tôt
Beaucoup de moments depuis le berceau

Nous voulons aller vers demain !

Ajouter des couleurs
Des traits, des lignes, des mouvements
Il suffira d’un clin d’œil
D’un battement de cil

J’irai vers chaque demain !

Dévoiler des secrets
Aux pieds parfumés de l’univers

Le déluge

Un jour où Dieu pris de colère fit tombé la pluie
Sur la terre jusqu'à la couvrir d'eau complètement
Un homme fit bâtir un bateau pour sauver tous les animaux

Mais les lions, les loups, les aigles, de bon appétit
Dévorèrent les moutons, les chèvre, les chevaux et les bœufs
Puis dévorèrent l'équipage ainsi que son capitaine
Et pour finir se dévorèrent sauvagement entre eux

Le navire pris dans une tempête le lendemain
Se brisa sous les coups des éclaires et des vagues.
Lorsque dieu fit baisser les eaux du monde
Pour redonner à la terre un souffle nouveau
Il ne trouva que des os en cherchant la vie

Mais comme dieu est bon, par chance et par nature
Il insuffla une nouvelle lumière dans les cellules de nos corps réparés.

Ronce

Nous sommes des renards vivant dans un tas de ronces
Tapis dans un bosquet de problèmes épineux
Nous sentons venir le danger, l'instinct par le nez
Et nous nous régalons de dévorer nos proies vivantes.

Depuis notre terrier pour ce besoin de calme
Notre renarde nous tente de faire taire la forêt
Le pelage de sa queue titillant notre moustache
Nous implique à remplir pour les petits notre tâche

Nous haïssons et nous crayons les aigles et les loups
Parce que les premiers nous arrachent notre dû
Et que les seconds nous tombent dessus en meute
Mais notre pire ennemi est encore l'homme
Qui nous chasse sans vergogne simplement pour le plaisir.

La science dénature

Tous dépositaire de notre pure liberté, ce cantique des cantique
Nous nous rendons esclaves de la science, béat de quantique.

Le laboratoire de la rentabilité nous sert des maladies incurables.
La recherche militaire dépense les sommes astronomiques
Qui pourraient faire tourner le soleil autour de la planète.
La société de consommation remercie la science
De jouir d'un tas de produits de merde, une montagne de merde.

Les sciences pures se croient poursuivre un but supérieur...
les sciences appliquées ne nous protègent pas plus qu'une capote trouée.
La science s'aveugle de scientifiques trop précoces et trop peu matures.
Et si la vrai révolution était intérieur ? Non pas agricole, industriel ou informatique.

Quand le génie courbe l'échine un mur de brouillard assomme notre lanterne
Qui fera mieux que la lumière du jour, que l'eau de la rivière, que le parfum de la terre ?
Sommes-nous des héros de sable plongés dans un coma vide de savoir collectif
Sans merci pour l’ange adversaire calculant son angle de chute ?
La brume de notre discorde alchimise l’eau vague de notre ambition.

Que pourrait craindre notre vertu ? Sinon l'ignorance, mourir encore ? Avoir vécu ?
Ou que l'on puisse se bâtir juste à mains nues et construire du solide.

Ma vie

17 ans pour l’an 2000
27 en 2010
47 en 2030
87 en 2070...
A par cela rien ne ce passe comme je le pense.

Machine à écrire

L'écrivain débrouillard avance dans le brouillard
Dans l’incertitude mais pas dans le doute.
Alors que l'éclair n’éclaire qu’un instant
L'éclaireur, lui, éclaire nuits après nuits.
Son sang bleu de ciel et de soleil barbote dans l’océan des mots
Et ses plumes frémissent sous le poids de son imaginaire

Il observe ce monde insaisissable et infatigable
De raisonnements purs, d'algorithmes permanents, de calculs, d'engins,
Produits êtres d'amour, de fantasmes, de désirs, d'instincts.

Pour se détourner de la douleur que pèse chaque doute
Ce monde devient un programme mesurant une finalité probable
Qui pour s'abriter se construit des châteaux de cartes.

lundi 4 janvier 2010

China

Des tulipes grimpent sur le bosquet
Au levé du jour qui se met à tes pieds
J'ai demandé au vent et à l'oiseau
De chanter pour toi en duo
J'ai prié l'écureuil et le renard
De veiller sur toi dans la forêt le soir
Je dirai aussi aux chiens abandonnés
Lorsqu'ils te verront de bien te traiter
Dans ce parc que tu connais où le dimanche jouent les enfants
Je planterai une rose à laquelle je donnerai ton nom
Elle sera parmi les fleurs du parc la fleur d'exception
Plus rayonnante que les magnolias roses blancs
J'arroserai la rose avec des larmes d'amour amères
Et mon cœur bien plus sec encore que l'écorce des chênes
Qui en l'été pourtant laisse entrevoir des gros cratères
Se sentira inutile dans ce parc de la bêtise urbaine.
Si par chance je croise un héron ou une hérissonne
Je leur conterai combien pour moi tu fus bonne
Si j'aperçois des carpes dans l'étang artificiel
J'insisterai pour qu'elles me donnent des nouvelles

De toi ma lionne.

Exercice de théâtre : le monde des couleurs

Au monde des couleurs...

De la création marron
De la nébuleuse violette
Les gens vivent sous un ciel vert
Abrité par un soleil rouge
Baigné de gris/ de noir et de blanc
Ils portent des parapluies jaunes
Des combinaisons oranges
Et ces gens parlent en bleu
Quand ils parlent à leurs roses
De leurs natures noires

Consigne: reprendre le texte deux fois en remplaçant à chaque fois l'ordre des couleurs de fin de phrase afin d'obtenir des tonalités différentes, justifier. (4 points)

Au jour des vérités

Dans notre insignifiance tant réprouvée,
L’idiotisme moral ne peut que convaincre
Qu’une vie passable est une lutte où vaincre
Les ombres pathétiques et l’hypocrisie encensée
Des bêtises d'angoisses et de désirs insensées
Demeure et conditionne pour chacun l’unique loi.
A la lumière d’hiver notre été invincible
Vomit l’immobilisme du promettre.

Mars voulant conquérir Vénus, qui elle aimait
Aussi la terre, ne sachant que faire, vint la guerre.
De cheveux doux comme un nid
Naissent les orages impavides qui réveillent
L’appétit gourmand d’un duel agité.
Pour être soi-même chacun recherche un prisme
Alors que la lumière vient de l'intérieur
Nous sommes tous des Sisyphe !

Parce que les fantasmes fige le temps de façon illusoire
Tant nos âmes furent la règle, l’équerre et la compas
Amèrement nos cœurs, frères du même bateau
Se cristallisent peu à peu comme dans du sel.

Sur l’échiquier pris dans un mouvement, le pion
Servant un autre lui-même sous l’ordre au dessus
Sans identité, un jour lisse, l’autre bossu
De son pays tourmente la terre, satellite
Sans amour préventif pour un corps monolithe
Le regard d’un enfant ruisselant de larmes et de faim
Appartient à un autre univers d'information et de divertissement.
Sous se tonnerre qui se déchaînes le pion vide son verre
Et se cache dans la nuit à la source de la condition réprouvé

Honfleur

Dans le vieux bassin les bateaux flottent et s’entrechoquent
La capitainerie procède au chargement des vaisseaux
Les marins prient sous l’église au toit de coque
Eugène s’extasie d’un carde si beau

Sur les bancs gris face au vaste océan
Attendent la femme et l’enfant dans la langueur
Hors de l’espace ; hors du monde, hors du temps.
Sans espoir la mère feinte l’intuition pour la candeur

Ton père est un bon matelot, vif et expérimenté !
Il a traversé de nombreuses tempêtes sans boire d’eau salé !
Il connaît la lueur du phare doré d’Honfleur !

Alors sur le sable apparaît le mari déposé par l’écume
Le flot a volé l’anneau qu’il portait pour toute fortune.
Et l'écume l'entour tel une couronne de fleurs.

Le rêveur

L’écharpe aux vents, les cheveux à l’air
Sous un nuage s’imbibent de pluie
Fin de nuit à l’aube ou crépuscule en fin d’après-midi
Les étoiles s’y attachent, il bise la nuit
Il informe que chaque être est un mystère
Et que manque le temps sur cette terre
Pour en découvrir le soupçon.

D’une rue bordée par un parc,
Un papillon débarque.
Quelques cocons s’agitent dans sa poche
Il parle aux étoiles, à la pluie et au soleil.

Jean Amoureux

Jean, merci pour tout ce que tu m'as appris
Le chant, l'amour, l'abandon, le partage
Merci pour ton inspiration, pour ta joie
Merci pour ta magnanimité, pour ton authenticité.
Compagnon de notre devenir, de nos songes
Demain qui en quelques sortes demeure tien
Entre entre nos doutes et nos choix
Nous continuerons de tâcher d’être digne de te célébrer.
Tu es le gardien d'un unisson plus fort que nos mots
D'une beauté que l'on croyait inaccessible
Et qui par notre chant nuancé indéfectible
Nous donne une idée de ce qu'est être un grand homme.
S'il existe un seul dieu pour les hommes de cette terre misérable
Tu en es le bras ou la cuisse.

Bâtisseur de lumière

Serrez fort ce cadeau léger et fuyant
Les terres exaltent la mélodie des vents.
En cercle dansant d’un pas toujours égal
Les borgnes que la perspective décale
D’un pas perdu mais rythmant leur cadence
Dans un parfait accord oublient leur manque, leur absence.
Dans le déséquilibre d’une situation
Du côté de l’appel du côté de la contorsion
La terre quittant son sommeil, jaillie de la veille,
Noir et vermeil, parfois émerveille.

Cette terre magnifique que l'on devrait choyer avec de simples râteaux.

Comme le renvoi d’un sourire,
Le monde se déplace et devient nuée de questions sans réponses
Il faut donc bien croire quand même

Tel Atlas nous porterons le monde sur notre dos.
Comme des héros sans fardeau
Parce que la vie donne plus que tout
Prêt à chaque moment à tout lui donner
Personne ne restera à terre
Lorsque nous construirons ensemble
Notre merveilleux monde de lumière.

À ce que la vie donne d'insoupçonné

Te voici dans la comédie enfant de profile
Chacun y lit son avenir sur son fil
Entrelacé et irrésistiblement attiré par la rencontre
Tu détaches péniblement l’encre de sa tâche
Retrouvant le papier blanc pour naître à reculons

La petite et la grande aiguille trottent et nous sommes salement à pied
Marchant pour se découvrir.
Le temps voile et dévoile les farandoles d'étoiles
Qui se frayent dans les ages un passage
Parfois une toute nouvelle lumière rend la vie plus supportable, abordable.
Des anges dansent un tango, vivement innocents et coupables
Se croyant visionnaires au crépuscule embryonnaire.