mercredi 18 novembre 2009

Dramaturge Verbiage Instant L’homme canon

Dramaturge

Molière se serait sûrement perdu, diplomate
Plus courtois qu’aucuns il se serait sans doute plaint
De notre langage si mal enseigné, automate
Dont il aurait dépassé les limites, contraint
De plonger dans notre fort beau dictionnaire français
Le françois n’étant plus guère qu’une langue morte
Sinon ardue, abrupte ; autre grammaire, en sorte
Qu’il aurait plutôt fait de se mettre à l’anglais !



Verbiage

Contrairement à la panne, le verbiage insiste
Pour finalement ne dire rien. Chevronné
Typhon de mots, il en porte peu le poids. Persistent
Vulgaires, corrosives, intempestives, des idées
De ce discours une invraisemblance pressentie,
Et qui ne signifie rien. Presque consterné
On se veut alors indulgent et repenti.
L’autre fait pour moi l’effort de parler.



Instant

Depuis tout à l’heure je dessine tes yeux tout vert
Claire comme des éclaires je dessine ton col ouvert
La rosé sur tes joues rouges buvant un bon rouge
La coupe de cristal dans ta main qui vit et bouge
C’est mon crayon et tes pastels, c’est mon bidon
Et tes rondeurs, bien au chaud dehors il grêle
Nous mordons le soleil
Et le temps court sur tes cheveux longs.



L’homme canon

O Narcisse, si la rivière pleure ce n’est ton beau
Visage qui la lamente. Tes joues, pâles tombeaux
Ne sont comme ta mort pas une bien grosse perte
C’est de voir dans tes yeux son reflet qui l’alerte
Tu as une belle maison dans le style de Manssard
Et tu as tout pour plaire pittoresque hussard
Tu as à tes pieds toutes les femmes les plus belles
Mais mauvais bougre tu te préfères à chacune d’elles.
La rivière dévastée pleure de son propre reflet
Transformé par l'usine pétrochimique de Narcisse
Elle déploie ses deux bras d'eau comme deux filets
Emportant son âme au plus profond de ses abysses.

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