Humeurs
Aujourd’hui je me sens, lucide ébriété
Capable de tous les sentiments, démesure raisonnable
Tout et son contraire : rien du tout, son tant palpables
Que j’ai beau faire il est inutile d’insister.
Quel ennui distrayant, lassitude divertie
Par la récalcitrante stimulation d’une guigne
De bonne fortune, d’un farniente de trop remplie
Frivole mais intransigeant, débauché mais digne,
Plus j’entoure, moins je cerne. Sérieusement puéril
Sereinement indécis, soucieux, déterminé
J’aborde de loin une turpitude rassérénée.
Je suis moitié vide moitié plein, comme le baril
De Diogène content de se plaindre d’un noir soleil
De ce cénacle solitaire, indescriptible
L’ère de production et de désastre sommeille
Inférée à mes humeurs imprescriptibles.
Improvisations
Couperet à double tranchant qui ne s’écrit La parole se soulève, s’élève, brusquement s’écrie S’articule et compose en vers et en prose Des scènes exagérées dont la vie dispose. Brève de comptoir, humour franc, humour noir, humour plat ou extatique, L’humour, par ses contorsions exprime l’amour
Ou le refus, l’avis. Il se veut emphatique Exagéré, ou d'empathie, épousseter la forme Sans trop la choquer, Mais en la faisant rire, pleurer Pour déplacer, L'humeur des dunes de sable de nos cœurs.
Sympathies
Parfois on perçoit pour une personne incomprise Un vif et véritable sentiment vorace De sympathie. Rejetant alors toutes ces méprises On pense alors se reconnaître devant cette face. Ce sentiment est tel qu’il déplace toutes les masses D’incongruités qui pourtant séparent un chacun. Je ne parle pas de couleur ni de place ni de race Ou de classe ou autres fadaises, mais d’un lieu opportun Où chacun cueille, ramasse les fruits de son amour Raisonnable. La sympathie est un grand panier Où s’entassent ceux qui pourrissent et ceux dégustés dans le mystère attirant de toute une vie.
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