mercredi 18 novembre 2009

La parade militaire Faire carrière La Bérézina suivie de...rien

La parade militaire

La procession militaire, Célèbre esthétisme désuet, Cortège somptueusement somptuaire, Orgueil imparfait, Parade avec la même fière allure, le même train de déportation qu’une tortue réanimée par de grandes flammes. Écoutez ! Écoutez ! Le bruit du tambour et des trompettes Du cœur orchestrant : Do courbé, Ré édulcoré, Mi soumis, Fastidieux, Sol appesantie, La, Ré publics, Si sibyllin, et ainsi de suite ; Sang, Bémol, Aucun. Mai en fête, L’hymne mené au départ n’a rien à voire avec l’hyménée à l'arrivée : Partant des Champs-Elysées sous un bleu soleil, les divisions Par temps de pluie parviennent sous l’arc de triomphe. Armée ! Pour sceller ton beau mariage avec naguère ! Très sûr armée ! Très suranné ! Tu n'affirmes pas la liberté Tu l'infirmes Éhonté ! Et on tait, Et on n’y fait que taire, Et on n’y fait que terre, cendre, poussière. De la poudre aux yeux à la poudre des fusils Tes soldats de plomb aux semelles de plomb Chantent les canons qui font déchanter Tes sujets nationaux offensés, endoloris.

Faire carrière

Pensée décadente, arc, flèche, et peinture de guerre Constellés de concertations délétères Cette autonomie dissolue, dans laquelle se vautrent Parmi les vautours, les charognes, et les prophètes sans apôtres Rebuts et trésors de l’âme, nos peines et nos joies Nos secrets insolites, et leurs mystères pantois. Sexe et sécrétion de bile que nos salives Communiquent au quotidien comme croassent les corbeaux
Ou comme on meurent, aussi, seul, flétri, râpeux, au rebut, au rabot Comme ces radeaux en rade sur la mer morte à la dérive On te prêche on te rabaisse mais personne ne te repêche Et le devenir de l'être qu'on nous rabâche ? Où est l'homme en devenir, l'homme nouveau, cette personne insolite ? Si vous sentiez à quel point vous êtes lâches Pour vous complaire dans des offenses (hypocrites) A toujours vouloir être un modèle on vous modélise Et c'est dans votre satisfaction qu'on désacralise Les vieux et leurs escarres, les pauvres et leur pain Pendant que le trottoir s'enivre des escarpins C'est la fable du fusil et du parpaing La liberté dans l'ignorance, le choix dans l'amalgame On n'offre aux potentiels que des potences.


La Bérézina suivie de...rien

Les rangs serrés progressaient à vive allure Sous les plaine, les collines et les cols de Transleithanie Ils rêvaient de conquérir un pays doux, riche, azur Galvanisés par leur chef dictant l’ordre en litanie. Leur pas raisonnant jusqu’aux protes de Lacédémone Formaient un sillon semblable au lit d’un fleuve asséché. Sur son noble cheval, l’empereur miroitait la couronne Du tzar, préparant son pieux pour mieux l'embrocher.

Mais aucune prise n’est permise sans bataille Armé et féroce l’envahisseur approche Des premiers remparts ; Seule consigne : pas de détails ! Dans la cité tous frissonnent aux fracas des boulets sur la roche, Encerclés par la nuée, acculés à la famine. Se répandent l’anthropophagie, la vermine, Les plus optimistes n’ont plus de doutes sur l’issue fatale Les portes cèdent : Pour l’empire la victoire est totale ! La nouvelle s’épand, Sur la Russie la France s’abat comme la foudre. Moscou ne parviendra à résister tout l’hiver Quel miracle sauvera le peuple de cet enfer ? Les baïonnettes s’acheminent dans la vélocité Avant que la neige ne recouvre l’immensité. La marche longue devient ardue avec le froid Doublé d’un blizzard laissant les soldats sans voix.

Une lueur au loin, là-bas voici la capitale ! Nous touchons au but ! Frappons le point vital ! Si les soldats savent combien la steppe fut un tombeau Pour ces milliers de militaires : Quelle rage les envahie à ses mots ! Ils se précipitent, fous devenus sanguinaires Dans l'enceinte, dans les flammes, dans le bûché. Jusqu'à ce que meurent les plus téméraires L’ennemi se sacrifia pour faire trébucher le français. Désabusé le cortège se rassemble au clairon Laissant les morts aux loups Napoléon le fou Fît périr ses dernières créatures dans les basfonds de la souffrance Et mourut lui-même enfermé misérablement.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire