mercredi 18 novembre 2009

Mégapoles

Mégapoles

La comète sociale, avant de pénétrer dans l’atmosphère Se scinda en une pluie d’astéroïdes épars. Mais, paradoxalement, du cataclysme naquit un espoir : Comme un vaccin succède à une maladie délétère Et l’irradie ensuite, sur les cratères du monde ancien Aux « quatre coins » de notre sphère frappée par le destin Les hommes craintifs sporadiquement s’unirent Pour bâtir en ces crevasses des fondations porteuses d’avenir Car l’un avait dit que « Jamais un même lieu ne sera touché deux fois ! » ; Après quoi il avait giflé sans ménagement l’aîné de ses fils, Celui-ci ayant soutenu : « Vous croyez avec certitude mon père en d’imperceptibles lois », Dû naturellement réciter vingt credo pour expier ses vices. Mille révolutions célestes passèrent, cinquante générations vigoureuses Se succédèrent, dominés par une nécessité douloureuse : Consolider l’alliance et sa structure. Ainsi, les frêles polis S’élargirent, s’extirpant de leurs panses, s’étalant par-delà Toute perception terrestre, sur les flancs des montagnes, les deltas, Les déserts ; faisant même de certain lacs un sol lisse. Les forêts furent transposées sur les toits des immeubles. Quelques mers disparurent, on cimentait toute terre meuble Et progressivement l’Atlantide réapparue dans les Açores. Aussi, les tours du monde à pieds fut une nouvelle manne pour les opérators ; Montevideo atteignit Bogota et New York joignit Los Angeles, Tous les climats se confondaient d’une mégapolis à l’autre Et l’homme se confondant avec dieu devint son propre apôtre Dévoué cependant envers les philosophes-rois dénommés « altesses ». Et ceux-là, tacitement convinrent d’une commune religion. Les frontières abolies, disparurent guerres et rebellions Et on appela district les pays du Vieux continent. La Belgique devint un gîte, l’Espagne une auberge, le Luxembourg introuvable…Dans les salons, la France demeurait un séjour charmant Mais en deçà du transport vertigineusement incomparable Que par beau temps procurait un simple regard Suspendu au sommet du « diadème », titanesque colonne haute par quatorze kilomètres Sur lequel, les jours lumineux, défilaient une nuée de guêtres Issues des trois uniques caste : les voyants stylites, Les travailleurs cosmopolites et les vaillants hoplites.



L’entreprise
humaine,
incommensurable
chantier
Vint à considérer
le transsibérien
comme une ligne de quartier. Le luxe fut d’habiter au plus près du soleil. Comme autant de gouttes de pluie par tempête, Dans le cycle social centrifuge puis centripète Les humains grouillaient et s’entrechoquaient chacun Dans un Bauss uniforme, grisâtre, commun, Aux crevantes parures lumineuses et aux artificiels sommeils ! A l’aube de ce soir fatigué s'éveille la civilisation immature tandis que meurt La nature qui s’étiole car plus personne ne la distille Mes frères qui parient trop sur le « bonheur » du ciel instillent Trop peu de joies à celui de notre terre ; paradigme perdu ? L’homme hypostasia sa figure déchue En une fallacieuse vision pédante, démiurge, incongrue. Et alors même qu'il se mettait à terre, en ce temps obscur, lointain, austère, Un
nouveau
cataclysme
frappe
la
terre.

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